Dans mon jardin mon objectif premier est de nourrir le sol.
La plupart des agriculteurs et des jardiniers se préoccupent de nourrir les plantes. Ce n’est pas mon cas, mon premier objectif est de bien nourrir le sol qui, par la suite doit être à même de nourrir les plantes.
Je n’utilise jamais aucun produit chimique, ni sous forme d’engrais ni sous forme de produits de traitement (pesticides). C’est un principe auquel je ne déroge jamais.
Par contre je prélève beaucoup dans mon jardin : fruits légumes et fleurs. Il n’est pas raisonnable de penser que l’on peut prélever des « nutriments » dans un jardin sans jamais lui en restituer.
La logique veut que sur une longue période on « rende » au sol au moins autant que les prélèvements réalisés.
Les besoins des plantes sont variés mais il parait évident de dire que les 2 besoins principaux sont le carbone et l’azote. En effet les glucides et les lipides que l’on trouve dans les légumes par exemple sont des hydrates de carbone (carbone plus hydrogène plus oxygène). Dans la composition des protides on trouve de l’azote (N)
Les autres éléments nutritifs les plus importants sont le calcaire, le phosphore, la potasse et éventuellement la magnésie. Bien sûr si une terre est carencée dans un autre oligoélément la récolte s’en ressentira (plus ou moins suivant les cultures)
Les apports que je réalise au jardin:
Je pense que je réalise le maximum d’apports sous forme de paillage. La composition de la paille dépend de la plante. Ainsi la paille de blé noir que j’utilise en quantité cette année est plus riche que les pailles de céréales en azote et en magnésie. Je pense que j’ai beaucoup de chances de disposer de quantités de paille quasi « illimitées » par rapport à la taille de mon jardin.
Je ne paille pas uniquement avec de la paille mais aussi par exemple avec de la tonte de gazon très riche en azote. J’utilise aussi des feuilles de consoude en mulch ; c’est excellent à plus d’un titre mais surtout pour les apports de potasse, bore et azote.
Je dispose d’une certaine quantité de fumier, si possible bien décomposé. Si tous les jardiniers ne connaissent pas l’intérêt du paillage, tous connaissent la valeur du fumier.
J’apporte aussi du compost ménager. Le compost est très intéressant en particulier du fait de son rapport carbone sur azote (C/N= 10 comme la feuilles de consoude d’ailleurs)
Je mets des copeaux de bois dans mes allées. Ces copeaux sont progressivement « digérés » par divers organismes. Régulièrement je mets ces copeaux de bois décomposés dans la terre. Attention, je n’utilise des copeaux de résineux que pour pailler les fraisiers. L’apport de copeaux de résineux peut diminuer le PH du sol ce qui n’est pas souhaitable (en particulier chez moi à Scaër ou la terre est « naturellement » très acide).
Grâce à tous ces apports je rends à la terre beaucoup plus que je lui enlève. Et bien sûr je suis une adepte des légumineuses qui peuvent absorber l’azote de l’air. Je cultive en particulier des légumineuses en association avec d’autres cultures. Ainsi je sème des haricots à rame entre les rangs de maïs doux. Le maïs sert de tuteur et le haricot apporte de l’azote au maïs ; une symbiose harmonieuse.
Le paillage apporte au sol les éléments nutritifs dont il a besoin