La poire de terre ou yacon
Jean de Trélazé m’a donné envie de cultiver la poire de terre quand il m’a transmis, il y a 2 ans, pour mon blog, son article ‘mon légume préféré‘.
Je cultive donc cette ‘nouveauté’ depuis 2 ans maintenant et je suis contente de l’avoir dans mon jardin. En réalité la poire de terre est loin d’être une nouveauté, elle était cultivée dans les Andes par les Incas il y a des siècles!
Ce tubercule est intéressant à plusieurs titres : Bon pour la santé, facile à cultiver, peu ou pas de maladies, récoltes généreuses et agréable à manger.
C’est quoi la poire de terre ?
Un pied de poire de terre donne pas mal de tubercules
La poire de terre ou Yacon (Smallanthus sonchifolius) est une plante pérenne originaire d’Amérique de sud. Ses tubercules ressemblent à ceux des dahlias ou des pommes de terre allongées et effilées aux bouts. Les tubercules se mangent crus ou cuits. Les feuilles sont également comestibles et se « farcent » comme les feuilles de chou ou de vignes.
Le goût de ces tubercules est assez difficile à définir : Entre pastèque, pomme et poire. Je retrouve aussi le goût des bonnes carottes nouvelles. Sa chair est ferme, croquante et très juteuse (‘yacon’ veux dire ‘racine d’eau’ dans le langage des incas).
Les bienfaits du yacon
La poire de terre est riche en inuline, un sucre indigeste, qui donne au tubercule son goût sucré. Comme ce sucre n’est pas absorbé ou digéré par notre organisme, les poires de terres sont très peu caloriques. L’inuline a aussi un effet prébiotique qui stimule la croissance des bactéries intestinales bénéfiques ; ce qui aide à améliorer l’absorption des minéraux, booste le système immunitaire et favorise une bonne digestion.
Ce tubercule est particulièrement intéressant pour les personnes diabétiques et on le trouve de plus en plus sous forme de sirop, jus et poudre.
La culture de la poire de terre :
Cette culture est extrêmement facile. On dit que la plante n’a presque pas de parasite ni de maladie ! Pour l’instant je le constate !
Elle pousse lentement au printemps mais dès que les températures montent en été la croissance est très rapide. Ses longues tiges (d’environ 2m) font penser aux topinambours et les grandes feuilles triangulaires lui donnent presque un aspect de plante tropicale. Les fleurs jaunes, relativement petites apparaissent en septembre.
L’ensemble de ‘la racine’ comprend 2 parties :
Voici comment se présente le collet du yacon
• Le collet (ou couronne) qui pousse juste au-dessous du niveau de la terre. Il ressemble un peu à des topinambours. C’est cette partie que l’on divise au printemps pour faire des nouveaux plants.
• Les tubercules, que l’on mange. Ils sont attachés au collet et poussent dans la terre. Ils stockent l’énergie de la plante.
La plantation du yacon
Les plants demandent pas mal de place, aussi, si vous en mettez plusieurs il vaut mieux laisser 1.5m entre chaque pied. La poire de terre préfère une exposition bien ensoleillée, un sol enrichi de compost et bien drainant. Arrosez la première année si la terre est sèche.
La récolte
Les feuilles de poire de terre ont un peu souffert du gel, c’est le moment propice pour effectuer la récolte des tubercules.
Quand les premières gelées ont touché les feuilles (mais avant que la terre ne soit gelée) c’est le moment de récolter les tubercules. Les feuilles flétrissent et deviennent noires. C’est important d’attendre ce coup de froid, comme pour le panais, les poires de terre deviennent plus sucrées.
Je coupe les tiges à 10 cm du sol et avec l’aide d’une fourche je déterre délicatement l’ensemble de la plante. Les tubercules sont nombreux et serrés et les plus longs se cassent assez facilement (je donne ceux-ci à nos cochons d’Inde ou aux chevaux– ils les adorent!).
Je détache les plus grands tubercules (je laisse les petits attachés au collet) et j’enlève la terre avec une brosse avant de les mettre dans un cageot. Puis je mets le ‘collet ou couronne’ dans un autre cageot rempli de terreau que je mets hors gel jusqu’au printemps pour faire de nouveaux plants.
La multiplication des poires de terre
En octobre 2013, je vous avais présenté une méthode de bouturage de la poire de terre. A l’époque je démarrais cette culture et je ne voulais pas sacrifier de tubercules pour la plantation.
Je vous présente aujourd’hui une méthode de multiplication bien plus simple.
Au printemps il suffit de séparer le collet en plusieurs morceaux, en vérifiant qu’il existe au moins une ‘pousse’ sur chaque bout. Certains morceaux auront un tubercule attaché mais ce n’est pas obligatoire. Je plante ces bouts dans des pots remplis de terreau. Quand ils ont poussé, je les plante dehors (une fois le risque de gelées passé).
Le stockage :
Les plants sont prêts pour l’année prochaine et il ne reste plus qu’à sécher les tubercules
On dit (et je suis d’accord) que c’est bien de sécher la peau des tubercules au soleil plusieurs jours avant de les stocker pour l’hiver pour qu’ils se conservent mieux. En général ils se gardent plusieurs mois dans un endroit frais et sec.
J’ai constaté que les poires de terre deviennent nettement plus sucrées progressivement après la récolte. Ne soyez pas déçus si vous les trouver un peu fade à la récolte – en quelques semaines vous verrez la différence !
Je trouve ce tubercule très intéressant et même si on n’en mange pas tous les jours, je suis très contente d’ajouter la poire de terre sur ma liste de cultures préférées.
Dans un prochain article je proposerai quelques recettes de poire de terre !
Tags: poire de terre
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